L'étonnante histoire de Brasilia, «ville jolie et fonctionnelle»

L'ACTU.

Dimanche 8 janvier, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro, l'ancien président brésilien battu par Lula aux dernières élections présidentielles, ont envahi les trois emblèmes du pouvoir brésilien situés au cœur de la capitale : le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême à Brasilia. Cette invasion s'est déroulée 7 jours après l'investiture de Lula à la présidence. Les images impressionnantes ne sont pas sans rappeler celles de l’assaut du Capitole, à Washington, le 6 janvier 2021. Contrairement à ce qui s'était passé aux États-Unis, l'invasion s'étant déroulée un dimanche, les locaux du Congrès, de la Chambre des députés et du Sénat étaient vides, quant au président Lula, il était également absent de la capitale. Les locaux ont subi de nombreuses dégradations et près de 300 assaillants ont été arrêtés.

L'histoire de Brasilia est étonnante. Elle a été construite en moins de quatre ans sur les plans de deux disciples du Corbusier, l’architecte Oscar Niemeyer et l'urbaniste Lúcio Costa. La cité a émergé sur les hauts plateaux semi-désertiques dans le centre-ouest du pays, à un millier de kilomètres de Rio de Janeiro, l'ancienne capitale du Brésil. Brasilia a été inaugurée le 21 avril 1960 par le président de la République Juscelino Kubitshek. Un an plus tard, la télévision française se rendait sur place et filmait de magnifiques images de la cité. C'est un extrait de ce reportage que nous vous proposons de découvrir en tête d'article.

L'ARCHIVE.

Le reportage date du 5 mai 1961, il a été tourné pour le magazine d'actualités de la Première chaîne « Cinq colonnes à la Une ». Pour le premier anniversaire de Brasilia, les reporters s'étaient rendus dans la toute jeune capitale fédérale du Brésil, ville entièrement nouvelle située sur un plateau désertique à 1200 mètres d'altitude, édifiée au bord d'un lac artificiel, Paranoa, de plus de 40 kilomètres carrés. Cette promenade en images permet de mieux visualiser l'ampleur et l'envergure des principaux bâtiments, le Parlement, la Cour suprême et le Palais présidentiel.

La seconde archive, à découvrir ci-dessous, est également extraite de « Cinq colonnes à la Une ». La visite de la cité « libre de toute contrainte » se poursuit par le Palais de l'Aurore, sorte de Maison blanche où s'exercera le pouvoir, les ministères nichés dans des « immeubles en verre », le long de grandes avenues à l'américaine.

Dans cette autre archive, Oscar Niemayer, filmé dans le jardin de sa propriété, évoque en français ses influences architecturales, notamment celle du Français Le Corbusier. Le concepteur de Brasilia explique qu'il a voulu faire de cette capitale « une ville jolie et fonctionnelle », dans le cadre d'un projet de « société socialiste ».