François Fillon a été condamné lundi 9 mai en appel à quatre ans de prison, dont un an ferme, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse Pénélope Fillon. Lui-même et son épouse, qui contestent depuis l'origine tout emploi fictif, n'étaient pas présents au prononcé de la décision.
En première instance, le 29 juin 2020, le locataire de Matignon de 2007 à 2012 avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement dont deux ans ferme, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité, pour détournement de fonds publics, complicité et recel d'abus de biens sociaux. Sa femme s'était vu infliger trois ans d'emprisonnement avec sursis, 375.000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité.
Le couple avait fait appel.
Modestie et timidité
Quelques moi avant ce premier procès, en janvier 2020, l'ancien Premier ministre affirmait sur France 2 que son épouse avait été sa «première et plus importante collaboratrice». Une collaboratrice quotidienne, qui pouvait, selon lui, «superviser et corriger les discours», et qui faisait le lien entre lui et le terrain. Pourquoi les juges ont-ils eu du mal à trouver trace de cet emploi, demande alors Léa Salamé. Sans répondre directement, il attestait qu'une douzaine de témoignages avaient été versés au dossier pour prouver l'emploi de son épouse. «Depuis le début, la presse n'a accès qu'aux documents que les magistrats lui remettent», dit-il.
Il expliquait également pourquoi son épouse avait déclaré en 2007 à une journaliste anglaise qu'elle ne travaillait pas pour lui. «Sa modestie, sa timidité fait partie de son caractère (...) Elle a toujours refusé de se mettre en avant, refusé les honneurs (...) Elle se dévalorise même un peu», explique-t-il.
Un «faisceau d'indices» a permis d'établir la «fictivité» des trois emplois de Pénélope Fillon comme assistante parlementaire auprès de son mari et de son suppléant entre 1998 et 2013, rémunérés au total 612.000 euros net, avaient soutenu les avocats généraux, ironisant sur des activités «impalpables» voire «évanescentes».
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